Superformeur
performance
30'00
2016
FR
Le collectif Nos Années Sauvages s’est axé pour son 5e numéro, sur le portrait d’artistes avec comme thème l'insurrection. Ce travail collectif a donné lieu à une installation performance exposant chaque artiste dans un dispositif de présentation de ces pièces.
La performance Superformeur s’engage dans une esquisse physique reprenant les codes du super héros, expérimentant dans sa chambre. Le personnage aveugle présente différentes qualités de son corps déformé dans une écriture en boucle.
Ouvrir le champ à la multiplicité des expressions plastiques, corporelles et sonores, décloisonner les disciplines pour tisser les liens d’une communauté grandissante : la jeune création. Le public est invité à déambuler dans l’espace d’exposition et à découvrir les artistes et leurs œuvres, afin d’appréhender plus sensiblement les fondements et les enjeux de leur création. Des scènes, des tableaux qui résonneraient avec sincérité, feraient écho aux origines de l’insurrection personnelle de chaque artiste, entendue ici comme l’acte même de la création. Peinture, musique, installation, performance, image imprimée ou en mouvement, actes isolés ou collectifs... Autant de pratiques, de portraits vivants, de réflexions, synthétisés dans une édition qui sera offerte à chaque visiteur, comme memento de l’expérience vécue. Une immersion vivante qui tentera de provoquer la rencontre et l’échange entre le public, l’oeuvre et l’artiste, et qui posera la question de l’insurrection en chacun de nous.
Né sous l'impulsion de Thomas Cartron et Sylvain Wavrant, Nos Années Sauvages est un projet pluridisciplinaire prenant racine dans une thématique intrinsèque à l'homme : sa part animale.
Plus d’info : www.nos-annees-sauvages.com
Présentation publique le 16, 17, et 18 juin 2016 à Rouen, dans le cadre du festival Normandie Impressionniste, avec le soutien du CND de Rouen.
EN
As part of the collective Nos Années Sauvages, the 2016 edition focused for its 5th issue, on the portrait of artists with the theme of insurrection. This collective work gave rise to a performance installation exposing each artist in a device for presenting these pieces. Superformer performance engages in a physical sketch taking the codes of the superhero, experimenting in his room. The blind character presents different qualities of his deformed body in a looping script.
Superformer performance engages in a physical sketch using the superhero codes, trying in his room. The blind character present different qualities of his body deformed in a looped writing.
Public presentation on 16, 17, 18 June 2016 as part of festival Normandie impressionniste with the support National Dramatic Center in Rouen.
Nouvelle basée sur des faits réels. Entretien de Coline Franceschetto à l’artiste performeur Baptiste Conte, lors d’une séance de rééquilibre énergétique des fluides vitaux sur base des méthodes traditionnelles du Qi Gong.
J’ai parlé à quelqu’un.
C’était un gars, plutôt du genre super-formeur…super-artiste ? La question le tourmentait un peu, bien qu’il m’avoua avoir déjà été, un jour, un super –héros.
Ni bon, ni mauvais, il avait une allure de “Chevalier Noir” à l’accent cynique. Un artiste qui joue la carte de la distance humoristique. Un peu comme s’il se trouvait au bord d’un cône à la circonférence joyeuse et s’y laissait glisser en douceur, au rythme de ses réflexions, pour se recentrer sur ses objectifs. Devait-il être pris au sérieux ?
Plutôt nerveux qu’angoissé, d’une empathie certaine, il se promène régulièrement dans l’espace en quête de délivrance et de reconnaissance (ce qui lui procure une sensation de légère lévitation… Ce qu’il m’a dit). Il ne le fait pas par frustration, ni par fierté. C’est un besoin. Il se pose simplement des questions sur ce qu’il est et sur ce que nous, sommes. Son questionnement, est clairement centré autour de l’identité et de la complexité humaine. Il en a l’air un peu tourmenté. Un peu fatigué. J’ai cru voir en lui, de la colère aussi. Mais dans ses gestes et ses actions, j’ai compris qu’il cherchait personnellement à en faire une force. Il se transformait. Il s’engageait. Il donne, beaucoup. Je pense qu’il essaye secrètement de changer le monde.
En discutant, il n’a pas eu peur de m’avouer ses faiblesses. Et en reconnaissant ses points faibles, il reconnaissait aussi les chaos du monde. En s’avouant imparfait, il invitait à l’action. Il m’a dit éprouver une certaine gêne dans l’acte de se dévoiler mais que cela était nécessaire, il se devait de le faire. Quel aspirant sauveur se laissait vaincre par ses peurs ? Il avait eu le choix, il y a longtemps, de partir ou de rester. Je l’ai senti amusé, il a choisi de défier. Quoi ? Il ne le savait pas vraiment, c’était cela le but du jeu. Depuis bien longtemps, Il avait la capacité de rayonner. Ça se sentait. Il le savait. C’était là, en lui mais quelque chose d’indéfini encore ne le lui permettait pas. Du moins, pas pleinement. Selon lui, c’est un problème qui allait se résoudre avec le temps, avec l’expérience. Des détails à régler. Et, sollicité comme il l’était, l’attente ne serait pas trop longue.
Je ne l’ai pas retenu plus longtemps, il était chargé, on l’attendait quelque part et il se tenait le ventre en grimaçant. « (…) En espérant avoir bientôt de vos nouvelle (…) », il a levé les yeux au ciel. Je l’ai imité.